Enedis Valence : De l’énergie dans la lutte
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Chaude ambiance le mardi 19 juin au site Enedis (ex ERDF) de la zone des Auréats à Valence. Sous le soleil estival, des palettes de bois brûlaient devant l’entrée où étaient rassemblés des agents d’Enedis et de GRDF, répondant à l’appel de la CGT en bloquant le site pour contraindre la direction à venir à la table des négociations.
C’est que le mécontentement est grand chez les énergéticiens, qui n’acceptent pas que leur salaire net de base ne soit pas revalorisé, que leurs carrières soient ralenties et leurs classifications en berne, alors qu’à GRDF par exemple, les 10 principaux dirigeants on vu leur salaire doublé entre 2013 et 2016 et que, dans le même temps, les actionnaires se gavent sur les 576 millions d’euros de dividendes payés à Engie.
Même malaise chez Enedis où le personnel pointe, entre autres, le manque d’agents formant l’équipe de permanence pour intervenir dans l’urgence, en cas de panne ou d’incendie : une vingtaine de personnes pour couvrir toute la Drôme et l’Ardèche ! Et plutôt que de répondre aux besoins avérés, il serait question d’externaliser les astreintes au privé, ou de supprimer la maigre indemnité d’astreinte en ouvrant à tous les agents la possibilité d’intervenir : Le premier qui décroche part en intervention, ou comment mettre les agents en concurrence en diminuant les moyens !
Sur la totalité des sites en France (environ 250) 160 étaient bloqués ce matin. Pour certains agents, c’est leur première grève. Et si les revendications « classiques » sont exposées (salaires, reconnaissance des compétences, embauches supplémentaires) c’est le sens même donné au service public qui anime la mobilisation.
Etre à la disposition de tout le monde, assurer une égalité de traitement de tous les usagers, fournir de l’énergie à des tarifs accessibles pour tous, c’est le cœur de métier dont se réclamait avec force un syndiqué rencontré sur place.
Petit clin d’œil à l’histoire d’EDF/GDF : un des participants au blocage portait un maillot « Je suis Marcel PAUL ». Preuve, s’il en était besoin, que les efforts engagés par le syndicat CGT local commencent à payer en ce qui concerne « l’éducation ouvrière » qu’il propose aux jeunes embauchés depuis un peu plus d’un an.
Près d’une cinquantaine de jeunes agents ont suivi ces modules, qui les aident à devenir acteurs de leur entreprise. Beaucoup participent aux piquets de grève ! Rien de tel que de savoir d’où l’on vient, pour savoir où l’on va…
C’est l’occasion de rappeler que, pour le PCF, l’énergie est un bien commun, un droit fondamental.
Pour répondre aux besoins, qu’il s’agisse de l’augmentation du nombre d’habitants, du nécessaire renouveau industriel de notre pays, des défis liés à la transition énergétique, nous proposons de créer un Etablissement public en charge de l’ensemble des énergies, avec une maîtrise publique au service des usagers, particuliers comme acteurs économiques et industriels.
Répondre aux grands défis écologiques, développer les capacités de recherche, investir dans la coopération et la complémentarité au niveau européen, ce sont là les défis à relever avec l’engagement des salariés dotés d’un statut de l’énergéticien.
Dominique LORMIER